Aidez à assainir la nature

Les charniers se multiplient.
Avec la multiplication des battues et la triste pratique adoptée par les chasseurs de déverser les viscères et carcasses d’animaux dans la nature au mépris de la loi et de toute précaution sanitaire nous assistons à une recrudescence de charniers sauvages. .. dont la collecte est obligatoire
Des rapports alarmants
Nous attendons les conclusions officielles d’un rapport du ministère de l’écologie sur une évaluation de la masse de déchets d’animaux abandonnés dans la nature dans la Drôme. Il semble que le chiffre avancé soit voisin de celui admis par la LPO de l’Aude pour ce département, à savoir 50 tonnes annuelles. Ceci permet une évaluation nationale, certes
approximative mais néanmoins inquiétante de 5000 tonnes par an.
De véritables risques
Il en va d’inquiétantes conclusions. La putréfaction de ces déchets entraine un réel risque sanitaire pour la faune et l’homme. Les maladies microbiennes d’une part avec les risques de maladies transmises par des germes (bactéries, virus, parasites) dont les effets peuvent être des troubles digestifs, mycoses, mais peuvent d’autre part, s’avérer plus importants et
dangereux tels que hépatites, leptospirose, typhoïde, choléra, légionellose.
Des risques de certaines zoonoses liées aux sangliers, reconnus d’en être réservoir de certaines, sont avérés. Elles sont classées dans la 1ère catégorie « dangers sanitaires susceptibles de porter atteinte à la santé publique », citons la tuberculose bovine – la peste porcine africaine très contagieuse, la maladie d’Aujeszky.
Ne négligeons pas la contamination au plomb neurotoxique si puissant que la dépose de carcasses de gibier est interdite sur les placettes de nourrissage des espèces nécrophages.
Ce que dit la loi
Pour ces raisons la loi est sévère :

  • L’article L541-2 du code de l’Environnement stipule que toute personne qui produit des déchets de nature à porter atteinte à la santé de l’homme et l’environnement, est tenue d’en assurer l’élimination. Le Code Rural, quant à lui, précise dans son article
    L226-3 « qu’il est interdit de jeter en quelque lieu que ce soit les sous-produits d’animaux ».
  • L’article L1324-4 du code de la santé spécifie : Le fait d’abandonner, par négligence ou incurie, des cadavres d’animaux, des débris de boucherie, fumier, matières fécales, et, en général, des résidus d’animaux putrescibles dans les failles, gouffres bétoires ou
    excavations de toute nature, autres que les fosses nécessaires au fonctionnement d’établissements classés est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45000 euros d’amende.
  • Le décret n° 97-391 du 22/04/97 définit les sanctions en cas d’infraction à la loi n°
    96-1139 du 26 décembre 1996 relative à la collecte et à l’élimination des cadavres
    d’animaux et de déchets d’abattoirs.
  • Pour mémoire : est puni de 3 750€ d’amende le fait de jeter en quelque lieu que ce soit des sous-produits animaux (article L226-2 du code rural).

Ce qu’il en est de son application
Malgré les signalements en mairie par des citoyens responsables, les élus ne réagissent que peu souvent. Ces citoyens sont par ailleurs courageux car les personnes qui nous contactent à ce propos ont peur des représailles. Il faut que plainte soit déposée pour que les institutions réagissent. Quand ces signalements ne sont pas classés sans suite, les peines sont souvent dérisoires donc non dissuasives. Nos plaintes commencent à être entendues
et il est primordial de multiplier ces actions pour être efficace.
Des solutions existent
Des actes réflexes simples : le bac de stockage pour les déchets, dans l’attente du passage de l’équarrisseur départemental agréé. Une autre solution plus globale aux vertus environnementales : créer et faire agréer des placettes pour recevoir ces carcasses et déchets afin de les confier aux bon soins de la faune nécrophage. Une seule condition incontournable : bannir les munitions au plomb au profit de la grenaille d’acier.

Vous aimez la nature, les relations cordiales, le partage serein dans un
environnement sain. La loi est faite pour protéger. Aidez nous à la faire respecter pour le bien de tous en nous informant de vos découvertes. Même les charniers anciens sont des preuves.
Aidez à assainir la nature : Une manière simple de militer : en parcourant la nature, si vous découvrez un charnier, prenez des photos, situez le plus précisément possible le lieu, si vous avez un téléphone muni d’un GPS, notez les coordonnées.

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