Pétition : Aléas climatiques : moratoire sur la chasse pour sauvegarder la vie sauvage

Destinataires :

Monsieur le Président Emmanuel MACRON,
Madame Elisabeth BORNE,
Monsieur Christophe BECHU,
Madame Bérangère COUILLARD
Monsieur Marc FRESNEAU,
Et aux parlementaires de bonne volonté

Demande d’étude d’impact sur la faune et la flore, et la suspension de la chasse jusqu’à la date du rendu des conclusions de ces études.

Depuis plusieurs années déjà l’influence du changement climatique se fait sentir sur les ressources, rendements agricoles, eau, populations sauvages. La ressource alimentaire de la faune sauvage par les impacts sur la flore, l’est au même titre que les rendements agricoles ; les mêmes causes produisant les mêmes effets.

 Nous avons interpellé le président de la fédération nationale des chasseurs lui demandant quelles étaient les mesures envisagées pour la sauvegarde de la vie sauvage. Aucune réponse de sa part.

Nous avons adressé aux ministères une demande de convocation exceptionnelle de la CNCFS (Commission Nationale de la Chasse et de la Faune Sauvage) qui régit l’activité cynégétique sans plus de succès.

Une démarche similaire a été entreprise par FNE AuRA auprès de fédérations départementales. Certaines fédérations départementales ont répondu que « tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes » donc les impacts de la sécheresse de l’assèchement des cours d’eau et de la disparition des ressources nutritionnelles n’ont aucun impact… C’est un non sujet.

Comment se fait-il que ni la fédération nationale des chasseurs ni les ministères concernés n’aient, soit pas connaissance, soit ne tiennent pas compte des rapports scientifiques, suite à des études indépendantes et objectives, en particulier celui rédigé conjointement par l’ONCFS, l’INRA et le CNRS https://alliance.opposantschasse.org/wp-content/uploads/2022/09/Chevreuil_canicule_étude-CHIZE.pdf
 avec les expérience de 2003 et 2005 dont voici la conclusions : 

« Même s’il reste très difficile à quantifier, l’impact de la canicule et de la sécheresse de l’été 2003 sur la population de chevreuils de la RNCFS de Chizé est indéniable. Cet impact se traduit par un premier effet immédiat sur le recrutement, dû à une mortalité élevée des faons, et sur le poids moyen des animaux, qui perdent environ un kilogramme toutes classes confondues. On peut spéculer sur un deuxième effet, qui interviendra sur le long terme : le retard de croissance qu’ont pu subir les sub-adultes (animaux de un à trois ans) va se traduire par des performances moindres pour ces cohortes dans les années à venir, en particulier pour les femelles. Ainsi, le développement de cette population sera en partie freiné par les conséquences de la canicule et de la sécheresse de l’été 2003. Cette population sera en partie freinée par les conséquences de la canicule et de la sécheresse de l’été 2003. Par ailleurs, nous avons toutes les raisons de penser que des effets similaires vont se reproduire suite aux conditions climatiques de l’été 2005, qui s’est également avéré très sec (figure 1). Ces effets cumulés auront de toute évidence des conséquences importantes sur le devenir des populations. Bien évidemment, ces conséquences ne s’appliquent pas uniquement à la population de chevreuils de Chizé, et il est plus que probable que d’autres populations de cette espèce et même d’autres espèces aient été affectées par cet épisode climatique. C’est le cas notamment de la population de mouflons de la Réserve du Caroux, où l’épisode de plus forte sécheresse dans l’été s’est accompagné d’un pic de mortalité chez les agneaux. La mise en évidence de tels effets sur les populations nécessite la maîtrise de tant de paramètres qu’elle ne peut se faire que sur des territoires où l’on a une connaissance précise de l’historique de la population, de ses paramètres de fonctionnement démographique et des changements d’habitat. Ces territoires de référence nécessitent de la part des organismes de gestion et des organismes de recherche une collaboration étroite et un investissement important, qui ne peuvent s’apprécier que sur le long terme.

 De surcroît, les trois années précédentes ont eu leur lot de calamités et 2022 en fut le sommet. Canicule, rareté de l’eau, feux de forêts exceptionnels, végétation détruite ou en récession, ont durement affecté la vie sauvage.

Nous n’avons que des informations parcellaires à ce jour, mais elles sont alarmantes, telles que découvertes de cadavres, particulièrement de juvéniles et d’oiseaux, raréfaction de populations d’animaux, pauvreté nutritionnelle de la flore, disparition d’insectes, de zones humides (sources de biodiversité indispensables, et protégées à ce titre par les traités européens dans lesquels la France s’est engagée),  mort de petit cours d’eau, assèchement de sources. Les autorités scientifiques ne cessent d’alerter sur le déclin d’insectes, d’oiseaux, d’ongulés etc…

Les animaux déjà stressés se rapprochent des points d’eau subsistants et sont dès lors des cibles faciles d’où de prometteurs tableaux de chasse qui ne feront qu’aggraver la situation.

Oui la vie sauvage a payé un lourd tribut cette année.

La chasse détruit plusieurs millions d’animaux sauvages chaque année dont des individus issus de 20 espèces inscrites  sur la liste rouge de l’UICN – Union Internationale de la Conservation de la Nature – dont la France a accueilli le congrès cette année. Les quotas de ces prélèvements, déjà sujet à caution par de multiples organismes et associations, sont de surcroît basés sur des statistiques d’années antérieures qui, compte tenu de la situation, n’ont plus aucun sens à ce jour.

Outre ce que dicte le bon sens, détruire ces millions d’individus, et ce  pour le simple loisir, est contraire au principe de précaution inscrit dans notre constitution, car rappelons que cette vie sauvage est le garant de notre survie sur la planète.

L‘AOC – l’Alliance des Opposants à la Chasse – demande ce qui apparaît comme une urgence et engage le principe de précaution de notre constitution : que le gouvernement, d’une part, commandé des études à des organismes indépendants, sur les conséquences de ces événements sur la vie sauvage et, d’autre part, décrète un moratoire sur la chasse jusqu’aux conclusions et préconisations de ces études.

 Nous en appelons aussi aux préfets qui ont l’autorité des arrêtés de gestion de la chasse dans leur département, afin de convoquer des sessions extraordinaires des Commissions Départementales de la chasse et de la Faune Sauvage pour l’obligation de consultation mais de prendre décision dans le seul intérêt général. Certains l’ont déjà fait sur les terres brûlées mais cela est nettement insuffisant.

 Pour l’association
Président Jean-Louis CHUILON
AOC (Alliance des Opposants à la Chasse)
Contacts : 06.09.61.51.91 
contact@opposantschasse.org
president.opposantschasse@gmail.com

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