Dérogation au confinement pour les chasseurs
Dans plusieurs départements, bafouant la circulaire de Barbara Pompili leur intimant de réunir les commissions départementales dédiées à la chasse et la faune sauvage (CDCFS), et les procédures légales de promulgation des arrêtés préfectoraux, un nombre conséquent de préfets ne font qu’informer de la promulgation de leurs arrêtés de dérogation pour la chasse.
D’après la loi, les réunions de CDCFS doivent être signifiées à leurs participants 5 jours au moins avant la réunion avec les pièces justificatives.
L’arrêté n’a effet qu’après parution au recueil des actes administratifs du département.
Au regard du nombre de trente chasseurs par battue, alors que les réunions sont interdites pour cause de risque de diffusion de l’épidémie, l’on est en droit de s’alarmer d’un tel laxisme d’une part et de discrimination à l’égard des autres citoyens d’autre part.
S ‘agissant de prévenir les dégâts aux cultures, sachant qu’à cette époque de l’année, celles-ci sont récoltées depuis belle lurette, l’argument paraît fallacieux, d’autant que les sangliers sont précieux pour le développement de la forêt.
S’agissant du dégât en forêt par les ongulés, les chiffres de l’ONF que nous avons pu consulter n’indiquent aucune donnée alarmante. A cet égard, le loup devient l’ami des activités de l’homme, car en dispersant les ongulés, il en diminue la reproduction d’une part et les dégâts causés d’autre part. L’exemple de Yellostone est à ce titre l’on ne peut plus parlant. Nous demandons la suspension de tous les tirs de loups pendant le confinement.
Quand à la régulation de « nuisibles » de nombreuses et récentes études montrent le rôle essentiel des animaux considérés comme tels et les conséquences contre productives de leur abattage (inefficacité de l’abattage pour lutter contre les maladies et dispersion des maladies en cas de destruction, stabilité des populations en cas de protection de l’espèce comme en Angleterre et au Luxembourg, 20% de maladie de Limes où la chasse au renard est interdite). L’usage de la Bromadiolone pour remplacer les « nuisibles » qui éliminent les campagnols qui mangent les céréales ont un cout et empoisonne la chaine alimentaire. De surcroit il n’a jamais été évalué le cout de ces campagnes de régulation par les chasseurs.
Enfin, dans les arrêtés lus, n’apparaît aucune interdiction de déplacement. Cela signifie qu’un chasseur peut aller chasser à l’autre bout du pays s’il y a un droit de chasse. Un tel tourisme de chasse ne fera qu’aggraver la situation sanitaire.
L’urgence est sanitaire et uniquement sanitaire.
Pour l’Alliance des Opposants à la Chasse
JL Chuilon
Président