Communiqué de presse de l’Alliance des Opposants à la chasse du 22 Mai 2024
Comme dans nombre de CDCFS (Commissions Départementales de la Chasse et de la Faune Sauvage) les représentants des associations de défense de l’environnement, seuls à défendre l’intérêt général, dénoncent la structure même et le fonctionnement de ces instances.
La déclaration, ce 16 mai 2024, en séance plénière de la CDCFS en préfecture de la Drôme, du représentant de la FRAPNA Drôme (Fédération Rhône Alpes de Protection de la Nature) en est une actuelle illustration.
A cette séance figurait à l’ordre du jour la création d’une réserve de chasse au sein de la ZPS oiseaux (Zone de protection Spéciale pour les oiseaux) dans la Réserve Naturelle des Ramières sur la rivière Drôme.
Après avoir dénoncé, en début de séance, le vote, la composition et le fonctionnement de la commission, ainsi que les piètres arguments des chasseurs pour s’y opposer, le représentant a quitté la salle. Son intervention sera annexée au compte rendu de séance afin d’être présentée officiellement au Préfet de la Drôme pour éclairer sa décision au sujet de la création de cet espace protégé.
Le représentant de la FRAPNA est aussi le président de l’AOC (Alliance des Opposants à la chasse) qui réunit plus de 1000 adhérents individuels et 40 associations. Son Conseil d’Administration a signé le « manifeste pour l’abolition de la chasse de divertissement » édité par la FRAPNA.
Ci-après l’intégralité de son intervention et en pièce jointe l’argumentaire de la FRAPNA pour la création de cette réserve, rédigée par le Dr Roger Mathieu, membre et conseiller naturaliste de l’AOC, remis aux autorités.
Intervention du représentant de la FRAPNA, aussi président de l’AOC (Alliance des Opposants à la Chasse) à la « Commission Départementale de la Chasse et de la Faune Sauvage » du 16 mai 2024.
A Monsieur le préfet et aux représentants de la DDT.
« Bonjour
Conformément aux engagements de la FRAPNA Drôme, qui a décidé de ne participer aux débats que si des questions de fond dans un échange démocratique, avaient lieu, et m’exprimant en son nom, je vous fais la déclaration suivante.
Siégeant officiellement dans cette instance, je vous communique la position de l’Association que je représente, concernant les points de l’ordre du jour.
J’anticipe sur ce que l’on pourrait me dire à propos des arguments que je vais développer : « que nous ne sommes pas là pour changer la loi ». Je réponds ceci : ce que je vais dire s’adresse à Monsieur le préfet afin qu’il prenne sa décision uniquement dans l’intérêt général non pour des intérêts particuliers, par ailleurs quand quelque chose est manifestement injuste il est du devoir de chacun de rétablir l’équité.
Je m’adresse seulement aux membres de la DDT, seule instance présente ayant autorité officielle. Je ne jetterai même pas un regard, (et je m’en explique) aux représentants d’un groupuscule totalitaire activiste, et non aux personnes elles-mêmes, dont certains membres sont d’une extrême violence (Coups de marteaux sur ma voiture… 5000 d’entre eux m’ont insulté et menacé de mort… La justice suit son cours…), qui refusent toutes les études contrariant leurs désirs puérils de traque du vivant, et le simple bon sens, et dont les activités, régulièrement transgressives des lois, participent largement à la destruction de la biodiversité comme le prouvent de multiples études dont celles de l’ONC (office national de la chasse).
Je pourrais, à la demande à DDT, fournir une liste non exhaustive de ces activités hautement répréhensibles.
Groupuscule, parce que le nombre de Chasseurs, contraints d’adhérer à la fédération nationale des chasseurs, est inférieur au nombre d’adhérents d’une seule association de défense de l’environnement qu’est FNE national (France Nature Environnement).
Totalitaire, donc antidémocratique, et il est important que le public en soit informé. La FRAPNA dénonce sa représentation statutairement majoritaire dans les instances de décision, grâce aux conséquences de la loi jamais abrogée et édictée le 31 juillet 1941 par le Maréchal Pétain, chargé alors d’établir un état fasciste.
Loin de moi, la pensée que tous les Chasseurs sont tous pétainistes. Mais simplement, ils bénéficient d’une loi totalitaire au sein d’une république qui se voudrait démocratique. Cette loi a créé la FNC (fédération nationale des chasseurs), obligeant toute personne voulant chasser d’y adhérer, ce qui est contraire à l’article 11. de la convention européenne des droits de l’homme sur la liberté d’association. Elle confie à cette fédération la gestion du gibier, alors que la faune sauvage contribue au fonctionnement de cette nature qui nous nourrit ce qui concerne tout le monde.
Concernant l’arrêté de réserve de chasse sur la rivière Drôme, à l’ordre du jour, il est utile de rappeler que celui-ci ne concerne que 13 % de la réserve, qu’il participe à conservation des espèces dont on déplore la chute massive des populations en quelques dizaines d’années, et que les arguments pour s’y opposer sont d’un illogisme et d’un ridicule abouti.
La France est le seul pays où la chasse n’est pas une activité dérangeante. Cela tient-t-il aux faits qui sont particulièrement têtus ?
En effet, comment expliquer que l’on mette en place des appareils déclenchant des détonations pour faire fuir les oiseaux des cultures et que ces mêmes détonations laisseraient indifférents les volatiles de la zone de protection spéciale qui leur est dédiée dans la réserve des Ramières ?
Ce serait les visiteurs qui dérangeraient les oiseaux de la réserve… alors comment expliquer que dans les zones interdites de chasse les animaux sauvages mènent leur vie, en étant tout à fait indifférents à notre présence à quelques dizaines de mètres ?
Des exemples :
– Avant qu’ils ne soient chassés, on pouvait pique-niquer au milieu d’un troupeau de chamois dans le Vercors,
– Dans le sanctuaire de la S.N.P.N (Société nationale de protection de la Nature) de Camargue des dizaines de passionnés voisinent avec des oiseaux qui sont en train de se nourrir ou de nicher.
– Au bord de lac Léman, c’est à quelques mètres que l’on peut observer les canards alors que sur la rivière Isère, ils se cachent et on ne peut les approcher… Ces mêmes canards au premier coup de fusil de l’ouverture de la chasse descendent tous la rivière pour venir se mettre à l’abri dans la réserve située entre le pont de Saint-Hilaire et le barrage de Pizançon.
Penser que les animaux sont stupides révèle une méconnaissance coupable de la faune sauvage. Le fait de confondre une vesse avec une orchidée ou sur un document luxueux édité à des dizaines de milliers d’exemplaire dans un but pédagogique pour aider à la reconnaissance des oiseaux protégés et sur lequel les photos ne correspondent ni à l’espèce ni à sa protection conforte cette grave et irresponsable lacune.
Vous trouverez ci-joint l’argumentaire de la FRAPNA Drôme, rédigée par le Docteur Roger Mathieu de la FRAPNA, membre et consultant naturaliste de l’AOC, afin qu’une zone soit réellement protégée au sein de la réserve des Ramières. Cliquer sur ce lien pour télécharger l’argumentaire de la FRAPNA.